Portland et son complexe
Je ne pourrai pas nier davantage que l’été 2023 a fait de moi un Portlander. Je n’attendais rien de cet été qu’un peu de répit et volontiers un peu de repos. Une nouvelle saison fiscale, ma première en tant qu’expert-comptable à la tête d’un cabinet.
La comptabilité c’est la carrosserie la respectabilité de mon véhicule professionnel, le tableau de bord aussi mais mon moteur c’est l’écriture dont la typographie. À tri-chemin de la l’envie, de l’opportunité et du hasard, me voici invité au festival typographique TypeCon se tenant mi-août à Portland dans l’Oregon. J’ai appris la curieuse et heureuse nouvelle fin juillet alors que nous achevions avec ma femme de non-programmer nos vacances. J’enjoins, je convainc ma femme, j’accepte l’invitation. Mes habitudes, mon tournemain dirais-je même de formaliste me font conclure ESTA, billets d'avion, réservation d'hôtel in the blink of of eye.
À l'approche du voyage, je ne peux m'empêcher d'écrire le texte suivant :
Dans quelques jours, je vais retourner aux États-Unis pour la première fois depuis 22 ans.
La dernière fois c'est à New York en 2001... à Pâques ! Tant de choses ont changé depuis. Le 11 septembre bien sûr, la crise des subprimes, le COVID-19, la guerre en Ukraine, l’essor de l’intelligence artificielle. Nous avons changé de siècle au cours de ces 22 ans, et peut-être même plusieurs fois.
Je me suis marié entre-temps, je vais voyager avec ma femme, pour le plus long voyage que nous ayons jamais entrepris : Paris-Portland (Oregon), 14h de vol, près de 8500 km et la même chose au retour, la traversée de l’Atlantique et des États-Unis dans le même trajet.
L’intuition si bien formulée de Régis Debray est incroyablement juste : bien sûr que je suis Gallo-ricain ! Je travaille tous les jours avec de la technologie américaine, les États-Unis, envers et contre tout, reste mon horizon le plus désirable. Alors, sans bouder le moins du monde mon plaisir, je suis heureux de rejoindre, même pour un court séjour professionnelo-touristique, la home base.
L’anglais que l’on y parle ce n'est pas l’anglais rival d’Angleterre c'est plutôt cette next langue que l'on délie tout en nous liant aux autres et nous trouvant plus pragmatiques, sans refuge ni réticence oratoire, une action déjà entre nos mâchoires, nos têtes, nos mains que l’on machonne, que l’on marmonne de moins en moins.
Ce demain subi là-bas c’est trois heures ici de l’après-midi d’hier et que je l’emporte sur 22 ans d’ellipse d’États-Unis télé-fantasmés mais non réellement vécus — arrivés à bon port, à bon Portland !
En retour via Amsterdam, je vois avec amusement un peu de Bungee avec du girl power —
Ce e énergétique de l’e-mail sur une boîte aux lettres néerlandaise, toujours dans l’aéroport —
Ces bouteilles de Jack Daniels dans le duty free et dont le packaging m’enivre.
Cet écran quand on décolle enfin d'Amsterdam pour Portland (sans escale) et la traversée qui devient soudain réelle —
Premier dîner à Portland à la Mediterranean Exploration Company (réservation faite à l'avance, j'aime tant dēsigner des moments) —
Et là Portland, un crossroads typique —
Le Sentinel, avec so many doors, et la bonne parfaite pour nous —
Et cet hôtel a une histoire, c'est un Elks temple.
Il accueille aussi le Rotary Club.
Aux États-Unis, on est toujours en avance. Cela se voit aussi dans les petites choses du quotidien. Ainsi ces capsules Vertuo Starbucks déjà en vente.
Oui ce j’aime à Portland, c’est ce folklore de la joie.
Ce signe du danger à l'étranger à la symbolique fascinante et harmonieuse.
Bien sûr il y avait la typo, les gens de la typo, c'était le but initial. Je ferai une publication spécifique sur le sujet. Sur la typo, etc. Je reste ici dans la main track.
Je parlais juste de la soirée Future Fonts où j'ai pu rencontrer en vrai James Edmonson, Lizy Gershenzon et Travis Kochel de FutureFonts, dîner après avec notamment Roger Black et John Downer. Je remercie ma femme Victoire de m'avoir accompagné dans ces curieuses sociabilités.